Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

lundi 22 octobre 2012

Du côté du ghetto juif


Wikipédia : Le ghetto de Shanghai était une zone d'environ 1,5 km² dans le district de Hongkou et où environ 20 000 réfugiés juifs vécurent durant la Seconde Guerre mondiale, ayant fui l'Allemagne nazie, l'Autriche, la Pologne et la Lituanie. Les réfugiés étaient installés dans la zone la plus pauvre et la plus peuplée de la ville. Des familles juives locales et des associations caritatives juives américaines leur fournirent des abris, des vêtements et de la nourriture. Pendant l'occupation japonaise, l'armée impériale japonaise durcit considérablement les restrictions mais le ghetto ne fut jamais clôturé et la population locale chinoise, vivant dans des conditions souvent aussi mauvaises, ne quitta pas la zone.


Nous avons décidé d'explorer ce quartier puisque des réfugiés juifs à Shanghai j'en ai déjà un peu parlé quand j'ai abordé la Concession américaine. Cette fois, c'est plus à l'est que nous nous dirigeons.  Au départ, nous nous promenons dans un quartier tellement "Shanghai", hors du temps, si paisible, si fragile parce que menacé de toutes parts par des chantiers et des grues. Encore un quartier qui pourrait ne pas survivre longtemps.





















 




















Mais peut-être que sa chance est justement d'être dans cette zone de l'ancien ghetto juif. Peut-être...

Premier arrêt dans le parc Huoshan, premières informations : de 1933 à 1941, étant la seule ville acceptant les réfugiés juifs sans demander de visa, Shanghai en a reçu presque 30 000. Jusqu’à la guerre du Pacifique qui a éclaté en décembre 1941, encore quelque 2500 Juifs s’y sont réfugiés, avec les 100 000 Chinois qui vivaient là, ça devait être bien serré.

A Huoshan Park, le mémorial dédié aux réfugiés juifs
Juste en face du parc, une rue qui était alors considérée comme le "petit Vienne", rue commerçante, qui abritait parfois jusqu'à 30 personnes par chambre jusqu’à la libération de la ville par les Américains en 1945. 




















La synagogue Ohel Moishe, un des monuments modernes classés de Shanghai, est non seulement un témoignage historique du ghetto juif, mais aussi un symbole de la profonde amitié qui unit ces deux peuples. Le gouvernement de l’arrondissement Hongkou a alloué un million $US pour réparer la synagogue Ohel Moishe et créer un mémorial aux réfugiés juifs avec de nombreux témoignages d'anciens habitants du quartier, pleins de reconnaissance que des Chinois encore plus pauvres et démunis qu'eux aient pu les accueillir alors.


Comme c'est souvent le cas dans ces endroits de recueillement, il m'a manqué le lien avec maintenant. Ou plutôt entre 1945 et maintenant. Comment se fait-il que dans ce cadre-là on parle des Américains qui ont libéré Shanghai alors que partout ailleurs il est plutôt question des Communistes ? Est-il resté des Juifs à Shanghai après 1945 ou sont-ils tous partis en Australie ou aux USA (puisque les témoignages semblent parvenir de là) ? Que s'est-il passé lors de la révolution culturelle ? En cherchant sur Google, je vois qu'il y a maintenant 3 centres juifs, 3 synagogues, des écoles d'hébreu, mais pourquoi avoir déserté cet endroit? Je crois que je suis trop curieuse ou pas assez pour aller embêter des gens avec mes questions...


 Peut-être que la Chine me suffit pour l'instant.

Un article du Shanghai Daily : Demolished synagogue reflects strong ties to Jewish community ici.

1 commentaire:

  1. ...et peut-être auras-tu des éléments de réponses dans le futur...

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